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Les sujets zéro de l’explication de texte dans la voie technologique

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L’APPEP a pris connaissance des sujets zéro de philosophie dans la voie technologique publiés sur Éduscol. Conformément au Bulletin officiel spécial n°2 du 13 février 2020, l’épreuve propose le choix entre deux sujets de dissertation et une explication de texte philosophique. Ce dernier sujet présente des modifications par rapport à l’explication de texte proposée dans les séries technologiques hors STHR avant la session 2021, et aux sujets testés lors des sessions 2018 et 2019 de la série STHR. 

 

Des améliorations par rapport aux sujets testés en série STHR

Pour rédiger leur devoir, les candidats pourront désormais répondre aux questions (option 1) ou « suivre le libre développement de leur choix » (option 2). L’APPEP se réjouit de cette liberté laissée aux candidats.

Les questions assortissant le texte sont moins nombreuses et leur finalité est plus claire. Cet allègement et cette clarification faciliteront le travail des professeurs lorsqu’ils conçoivent, pendant l’année, des sujets d’explication de texte.

Les questions d’analyse sont plus concises. L’aide apportée aux candidats pour la compréhension du texte semble donc moins grande. Cependant, dans son analyse des sujets de la session 2019, l’APPEP avait souligné que la multiplication des questions d’analyse pouvait se retourner contre les candidats : elle peut inciter les concepteurs des sujets à choisir des textes trop difficiles, comme ce fut le cas avec l’extrait des Essais de Montaigne proposé en STHR à la session de juin 2019.

La finalité des questions [B] est désormais parfaitement explicite. Il est demandé aux candidats de formuler « la question à laquelle le texte tente de répondre », d’exposer « les différents moments de l’argumentation », et de dégager « l’idée principale du texte ». Cette distinction manifeste entre les questions [A] et les questions [B] devrait permettre aux candidats de choisir effectivement, s’ils le souhaitent, la deuxième option de rédaction. Il est aisé de voir que l’ordre des questions est celui de la découverte du sens du texte que l’on analyse en détail avant d’en proposer une vue synthétique, ordre qu’il suffit d’inverser si l’on veut adopter celui d’exposition habituel de l’explication de texte.

 

Des difficultés persistantes

Les deux questions [C] rendent plus difficile la saisie de l’enjeu du texte. La question 3 des anciens sujets des séries technologiques donnait aux candidats une indication sur l’idée principale du texte, qu’elle interrogeait. Il est désormais précisé dans les attendus de l’épreuve que «contrairement à un usage antérieur, l’idée générale du texte n’est pas révélée dans le questionnaire». L’APPEP regrette que les candidats soient privés d’une aide précieuse à la compréhension du texte. Elle regrette aussi qu’ils n’aient plus à instaurer un rapport critique au texte. La critique, qu’on ne saurait confondre avec la polémique, est l’occasion d’approfondir la compréhension du texte, de mieux saisir son enjeu, d’apprécier l’originalité de la thèse en la confrontant avec d’autres réponses possibles.

Les deux questions proposées invitent désormais les candidats à commenter le texte. La première porte sur « un concept ou une proposition jouant dans le texte un rôle déterminant ».  Si tel est le cas, il serait plus cohérent et plus utile que ce concept ou cette proposition fasse l’objet d’une question d’analyse (questions [A]) plutôt que de commentaire. La deuxième question « examine ce qu’il en est de la portée générale du texte et de l’argument ». Elle invite à une réflexion conceptuelle, particulièrement difficile si elle ne porte pas sur une question en lien avec une notion du programme, comme c’est le cas pour le texte de Hobbes : « Quel sens ce texte permet-il de donner à l’idée de république? ». On peut craindre, en outre, que les candidats ne perçoivent cette deuxième question comme une invitation à exposer des connaissances positives plutôt qu’à réfléchir sur le bien-fondé d’une conception développée par l’auteur dans le texte.

La question 3, telle qu’elle était formulée avant la réforme de l’épreuve, donnait aux concepteurs des sujets une pierre de touche : elle permettait d’écarter les textes trop complexes, ou ceux dont l’idée principale n’apparaissait pas nettement. Elle garantissait que le texte choisi soit « de compréhension aisée », comme le prescrivait la note de service de 2017, mais aussi un texte « simple », comme requis dans celle de 2006.

En conséquence, l’APPEP souhaite que la partie [C] se limite à une seule question appelant à interroger la thèse du texte. Elle appelle à la plus grande rigueur dans le choix du texte, lequel doit être simple et intelligible sans les questions.

L’APPEP déplore que l’épreuve de la voie technologique ait été redéfinie sans consultation des professeurs de philosophie. La réforme de l’épreuve ne saurait, à elle seule, résoudre les difficultés croissantes rencontrées dans les classes technologiques ; l’APPEP réitère donc sa demande constante de dédoublement d’une des deux heures de philosophie afin d’offrir des conditions décentes d’enseignement, aux élèves comme aux professeurs.

 

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