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Audience du 18 octobre 2023

Publié le

Étaient présents :

Pour le Siec :

Frédéric Müller, directeur du SIEC

Alain Bonetto-Boisard, chef de la division de l’enseignement général et technologique 

Franck Pacini, son adjoint

Sophie Piel, responsable de l’organisation et de la distribution des copies 

Pour l’Appep Paris-Créteil-Versailles :

Emmanuelle Carlin, présidente

Nathalie Pighetti, membre du bureau de la régionale.

Nous remercions nos interlocuteurs de nous avoir reçues rapidement et plus tôt que d’habitude. L’urgence de la situation, sur laquelle tous s’accordent, le nécessitait. L’audience, en effet, va essentiellement porter sur le problème du calendrier de la session 2024 du baccalauréat et la charge de la correction qu’il fera peser sur les professeurs de philosophie. Celle-ci risque d’être insupportable.

Après avoir fait part de notre satisfaction à propos du report des épreuves de spécialités au mois de juin, nous posons immédiatement le problème de l’accumulation inédite des missions auxquelles nos collègues seront susceptibles d’être convoqués dans un temps très court. Correction de l’épreuve de philosophie et de l’épreuve d’HLP, participation aux réunions d’entente et d’harmonisation, participation aux jurys du grand oral, délibérations et examen des épreuves du second groupe : toutes ces tâches se succéderont en une dizaine de jours et, pour certaines, se télescoperont. Nous soulignons que ce problème aurait pu être évité si le ministère avait entendu la demande formulée par l’Appep de fixer l’épreuve de philosophie au début du mois de juin. Nous faisons part de notre perplexité à propos de la date finalement retenue : à tout le moins, l’épreuve de philosophie aurait pu avoir lieu le 14 juin, jour de l’épreuve écrite de français. Nous expliquons que la volonté du ministère de « reconquérir le mois de juin » ne saurait justifier ce calendrier intenable.

Nos interlocuteurs disent partager nos inquiétudes et s’interrogent eux-mêmes sur les diverses manières de résoudre le problème.

Nous demandons si le Siec envisage d’élargir le vivier de correcteurs aux professeurs des classes préparatoires et des universités. Nos interlocuteurs écartent immédiatement cette possibilité, au motif qu’elle serait inefficace : pour des raisons justifiées, les professeurs du Supérieur refuseront de corriger les copies du baccalauréat et auront gain de cause auprès de l’inspection générale, ce qui induira, pour le Siec, des remplacements à opérer très chronophages.

Nous discutons longuement de la proposition de créer deux viviers distincts : un premier vivier comprenant les correcteurs de l’épreuve de philosophie, un second comprenant les correcteurs d’HLP qui siégeraient aussi dans les jurys de grand oral. Encore faut-il, pour créer ce vivier, que les établissements aient renseigné correctement les VS (Ventilation de Service). La question de savoir si les professeurs enseignant HLP en première seulement corrigeraient l’épreuve de spécialité n’a pas été tranchée, la décision relevant des prérogatives de l’inspection.

La création de deux viviers distincts présenterait l’avantage d’éviter le cumul des trois missions. Nos interlocuteurs font cependant valoir qu’elle soulève une difficulté de taille. Elle induira mécaniquement une augmentation du nombre de copies par correcteur : sur la base des chiffres de l’an dernier, les lots seraient de 90 copies en HLP et de 140 dans la voie générale. Il est par conséquent probable que cette solution ne soit pas retenue.

En tout état de cause, le Siec s’engage à convoquer les correcteurs d’HLP pour le grand oral sur un nombre limité de jours et non sur l’intégralité de la semaine. Lors de la session 2022, une à deux, plus rarement trois ou quatre journées ont suffi, selon les centres d’examen, pour faire passer tous les candidats d’HLP, avec une très nette majorité de deux journées seulement. Les correcteurs disposeraient donc de cinq jours ouvrés pour corriger leurs copies. À raison de 15 copies par jour, ils ne devraient pas recevoir plus de 70 copies. Ce ratio n’est cependant nullement garanti.

Pour pouvoir faire un décompte précis des jours de correction, nous demandons à quelles dates les copies de philosophie et d’HLP seront mises à la disposition des correcteurs sur Santorin. Le Siec s’engage à délivrer les copies de philosophie le 20 juin dans la matinée afin que les correcteurs puissent disposer de 9,5 jours de correction (jusqu’au 3 juillet 18 h) avant la remontée des notes. Les lots d’HLP devraient être disponibles dès le vendredi 21 juin au soir ou, au plus tard, le samedi 22 au matin. Nos interlocuteurs considèrent que chaque correcteur pourra ainsi disposer du week-end pour commencer à corriger ses copies s’il le souhaite et répartir son temps de correction comme il l’entend, l’objectif étant de ne pas dépasser le ratio de 15 copies par jour ouvré. Pour éviter une redistribution intempestive, nos interlocuteurs demandent aux correcteurs de se connecter régulièrement à l’application Santorin et d’indiquer qu’ils ont bien pris connaissance de leur lot, même s’ils ne commencent pas immédiatement leur correction, sans quoi celui-ci leur sera automatiquement retiré pour être attribué à un autre correcteur quelques jours plus tard. Par un effet mécanique, cela dérègle alors tout le système de distribution.

Nous soulevons le double problème de l’envoi tardif et multiple des convocations, qui a été particulièrement sensible l’an passé. Nos interlocuteurs répondent qu’il leur a fallu attendre de connaître les dates et lieux des réunions d’entente. Ils s’engagent volontiers à envoyer les convocations plus tôt, mais demeure l’inconnue des établissements où auront lieu ces réunions.

Afin d’assurer un confort minimum de correction pour chacun, le téléchargement et l’impression des copies seront toujours possibles. Nos interlocuteurs expliquent que le téléchargement est souhaitable, car des difficultés techniques de connexion à Santorin peuvent toujours survenir. Ils souhaitent, par ailleurs, nous rassurer sur une possible « surveillance » de la correction : celle-ci n’est pas en enjeu pour le Siec, qui n’a pas vocation à « monitorer » le travail des correcteurs.

L’audience, qui a duré 1 h 40, s’est déroulée dans un climat de confiance et d’inquiétudes communes. Nos interlocuteurs ont tenu à remercier les professeurs de philosophie pour l’efficacité exceptionnelle de leur travail lors de la dernière session.

Reste que le problème de leur charge de correction pour la session 2024 reste entier. À l’issue de cette audience, nous ne disposons pas de réponses claires à des questions pourtant importantes : les correcteurs de l’épreuve d’HLP devront-ils aussi corriger des copies de philosophie ? Si tel est le cas, combien de copies auront-ils en plus de leur lot d’HLP ? Comment pourront-ils corriger leurs copies tout en siégeant dans les jurys de grand oral ? Le ratio de 15 copies par jour ouvré sera-t-il garanti ? La manière dont se dérouleront les corrections et la charge qui incombera aux professeurs de philosophie restent enveloppées d’un épais brouillard.