Catégories CommuniquésCatégories Voie technologique

Communiqué sur l’épreuve de philosophie dans les séries technologiques

Publié le

 

L’APPEP a pris connaissance du projet de redéfinition de l’épreuve de philosophie dans les séries technologiques présenté par la DGESCO. Si ce projet était entériné, les candidats de ces séries n’auraient plus que deux sujets au choix : un sujet de dissertation portant « sur une ou sur plusieurs notions du programme aisément repérables par le candidat » ; un texte « d’une longueur raisonnable », dont l’auteur figure dans la liste des auteurs au programme et qui « ne requiert aucune connaissance particulière de la doctrine de l’auteur ou d’une doctrine philosophique ».

Comme en STHR, le sujet de dissertation serait « accompagné d’une série de questions correspondant aux trois étapes de la dissertation » (analyse du problème, position du problème, développement argumenté). Le texte serait « accompagné d’une série de questions correspondant à trois étapes de l’explication » (éléments d’analyse, éléments de synthèse, commentaire). Pour la dissertation comme pour l’explication de texte, le projet de la DGESCO indique que le candidat y répondra « de manière précise et développée ». 

Puisqu’il est question d’étendre la réforme de l’épreuve initiée en STHR aux séries technologiques, l’APPEP réitère les demandes formulées dans les conclusions qu’elle a tirées des sujets proposés en STHR lors des sessions 2018 et 2019.

 

Elle souhaite que les questions qui accompagnent le sujet de dissertation soient facultatives. Le candidat doit avoir la liberté de s’appuyer ou non sur des questions qui lui sont proposées dans le but de l’aider dans sa réflexion et dans la rédaction de son devoir. En conséquence, elle demande également que le sujet de dissertation soit choisi de sorte qu’il puisse être traité par les candidats sans l’appui des questions. La question de dissertation doit porter sur une notion du programme clairement identifiable et faire immédiatement sens pour tout un chacun.

 

Pour le texte, l’APPEP demande que l’aide fournie par les questions ne se retourne pas contre les candidats : il ne faudrait pas en arriver à leur soumettre des textes pour eux abscons, au prétexte que les questions permettront d’en compenser la difficulté ; le texte doit au contraire pouvoir être intelligible sans les questions. L’APPEP demande donc que le texte choisi puisse être l’objet d’une lecture immanente, c’est-à-dire qu’il n’exige effectivement la connaissance d’aucun élément de doctrine. Elle demande également que sa progression logique et son objet soient accessibles à un élève qui a travaillé. Il doit s’agir d’un texte « de compréhension aisée », comme le prescrit la note de service de 2017, mais aussi d’un texte « simple », comme requis dans celle de 2006.

 

Par ailleurs, l’APPEP ne comprend pas pourquoi les candidats des séries technologiques n’auraient plus que deux sujets au choix. La réduction du nombre de notions ne saurait le justifier. Les élèves de ces séries n’ont que deux heures de philosophie par semaine et les professeurs éprouvent souvent des difficultés à traiter, dans un temps aussi limité et sans dédoublement des classes, l’intégralité des notions du programme de manière aussi approfondie les unes que les autres. En proposant deux sujets au lieu de trois, on limite la possibilité pour les candidats de choisir un sujet portant sur une notion qu’ils auront étudiée de manière approfondie en classe ou dont l’étude les aura tout particulièrement intéressés durant l’année. L’APPEP demande donc que trois sujets continuent à être proposés au choix des candidats, et en particulier que le sujet de dissertation ne soit pas supprimé.

 

L’APPEP persiste à demander que l’épreuve en séries technologiques ne soit pas redéfinie sans que les professeurs de philosophie aient été consultés, ni sans qu’un bilan ait été tiré de la réforme de l’épreuve en STHR. La réforme de l’épreuve ne saurait, à elle seule, résoudre les difficultés croissantes rencontrées dans les classes technologiques ; l’APPEP réitère donc sa demande constante de dédoublement d’une des deux heures de philosophie afin d’offrir des conditions décentes d’enseignement, aux élèves comme aux professeurs.