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Appel à contribution : la violence

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L’enseignement philosophique, revue à comité de lecture publiée trimestriellement sous la responsabilité de l’Appep (Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public), lance un appel à contribution sur la violence.

Le mot « violence » vient du latin « vis », « la force ». Mais toute force n’est pas violente et toute violence ne repose pas sur l’usage de la force. En témoignent d’une part l’intégration assez récente dans le droit des notions de violence psychologique ou morale, d’autre part l’importance qu’a prise dans les sciences sociales la notion de « violence symbolique », construite dans les années 1960 par Bourdieu et Passeron, d’abord appliquée au contexte éducatif, ensuite à différentes formes de domination. La question que pose cette extension du domaine de la violence est celle de l’objectivité du concept, dès lors que la réalité de la violence ne repose pas exclusivement sur sa dimension physique, dont on peut observer les marques et les effets sur les corps.

Si l’on veut conserver à ce concept une pertinence, il faut chercher sa signification ailleurs que du côté de la seule puissance agissante, donc dans ce que subissent les sujets qui en sont victimes. On peut ainsi risquer l’hypothèse selon laquelle est violente toute atteinte à l’intégrité d’une personne résultant de l’usage d’un pouvoir, qu’il soit physique, statutaire (normatif) ou qu’il combine norme et factualité, à l’exemple du pouvoir politique.

Une réflexion philosophique sur la violence doit conduire à examiner cette question de la délimitation du concept, mais aussi les enjeux moraux et politiques de son usage. On pourra notamment se demander dans quelle mesure, et selon quels critères, il est légitime de parler de violence à propos de la force publique, mais aussi à propos de l’usage (ou de l’abus) de fonctions de pouvoir et, plus généralement, de positions d’influence ou d’autorité. Ces quelques indications ne sont en rien limitatives.

La violence peut être abordée à l’occasion de l’étude de notions telles que l’État, la justice, la technique ou la nature. Elle est par ailleurs une notion du programme HLP en terminale (« Histoire et violence »). C’est pourquoi, outre les pistes ouvertes ci-dessus, les réflexions et expériences pédagogiques sur la manière d’aborder ou de mobiliser cette notion seront particulièrement bienvenues.

Les contributions, d’une longueur maximale de 30 000 caractères, espaces et notes comprises, devront être adressées au secrétariat de la revue (revue@appep.net) au plus tard le 1er novembre 2024.

Elles pourront prendre la forme d’articles, mais aussi de recensions ou de traductions présentées et commentées.