Réunion du Bureau du 28 septembre 2019

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Présents : Valérie Bonnet, Didier Brégeon, Jean-Pierre Carlet, Alain Champseix, Henri Dilberman, Nicolas Forest, Nicolas Franck, Pierre Hayat, Marie Perret, Patricia Verdeau, Jean-Louis Lanher, Bertrand Nouailles, Simon Perrier, Vincent Renault, Agathe Richard, Audrey Pomarès, Gérard Schmitt, Pierre Windecker.

Excusés : Alexandre Lepezel, Julien Fonollosa

Rédaction du compte rendu : Nicolas Forest

1- La Conférence

Marie Perret présente un compte rendu de la dernière réunion de la Conférence des associations, laquelle a été rejointe par l’Association des professeurs de mathématiques (AMPEP). Un bilan de la rentrée a été établi, qui donne lieu à l’expression de nombreuses inquiétudes. Un communiqué sera rédigé, ainsi qu’une lettre au ministre afin de demander une audience. Nicolas Franck rappelle que la question la plus urgente à traiter est celle du grand oral et qu’une exigence doit être portée : que l’épreuve ait un caractère disciplinaire. Une difficulté se pose cependant : l’oral est censé prendre appui sur les spécialités, or Humanités, littérature et philosophien’est pas une discipline, mais un enseignement. Une discussion s’engage sur l’intérêt et les conditions de notre participation à cette nouvelle épreuve du baccalauréat : comment assurer une représentation disciplinaire de la spécialité ?

2- Les épreuves et sujets du baccalauréat

a/ dans les séries technologiques

Valérie Bonnet et Marie Perret présentent une synthèse de leur travail sur les sujets du baccalauréat de la filière STHR. Analyses et propositions sont approuvées ; quelques précisions sont ajoutées : à la suite d’une remarque de Jean-Louis Lanher, le nom de la question B est modifiée (« l’organisation méthodique… »), Nicolas Franck insiste sur l’impératif que le texte soit intelligible indépendamment des questions, Pierre Windecker suggère que la dissertation soit aidée, plutôt que guidée. Si le Bureau approuve l’introduction de cette dissertation aidée(dont le candidat devrait néanmoins pouvoir traiter le sujet sans les questions), il rejette en revanche le projet de la DGESCO de réduire de 3 à 2 le nombre de sujets proposés à l’épreuve.

b/ dans la voie générale

La discussion se concentre sur la dissertation sur corpus, autre innovation envisagée par la DGESCO. Jugeant important que le bureau manifeste d’une manière particulière son avis sur cette proposition, qu’il juge néfaste, Simon Perrier demande qu’il y ait un vote la concernantLe Bureau se prononce à l’unanimité contre cette épreuve, pour de multiples raisons qui seront exposées dans un communiqué spécifique : difficultés pour l’élève de comprendre, dans un temps limité, les textes et de les utiliser intelligemment, nécessité de préparer les classes à un 3etype d’exercice, détournement de la dissertation vers la disputatio, incohérence avec l’esprit du programme et la définition qu’il donne de la dissertation, paradoxe à introduire cet exercice en philosophie au moment où il est abandonné en lettres…

3- Humanités, littérature et philosophie

Nicolas Franck propose de lancer un appel aux Régionales pour savoir plus précisément ce qui se passe sur le terrain et en particulier si la bi-disciplinarité est bien respectée ; il remarque en outre que le discours des IPR au sujet de cette spécialité peut varier d’une académie à l’autre. Agathe Richard s’inquiète de l’usage qui sera fait de la banque nationale de sujets, laquelle tarde par ailleurs à voir le jour. Nicolas Forest souligne que la réforme n’est plus un projet et que le rôle de l’APPEP est désormais d’accompagner les collègues en charge de cet enseignement, dans la promotion de cette spécialité, en amont (auprès des secondes) comme en aval (auprès du supérieur) et dans l’appropriation de cet enseignement (en favorisant la mutualisation de ressources pédagogiques, le partage d’expériences…). Pierre Hayat répond que l’APPEP ne saurait se transformer  en propagandiste d’un enseignement qui commence à peine, et dont elle a régulièrement contesté la nature et l’imposition ; il ajoute que l’appel adressé aux régionales doit concerner des retours d’expériences de tous ordres (travail dans les classes, préparation de l’épreuve passée en Première, relations avec le collègue de lettres, formation, interventionnisme éventuel des proviseurs, comportement des inspecteurs,  etc.). La proposition formulée par Nicolas Forest d’une enquête pour comprendre les variations d’effectifs d’un lycée à l’autre et le lien avec la possibilité laissée ou non aux élèves de combiner librement leurs spécialités est jugée trop ambitieuse. La discussion se poursuit sur la nature et le degré de l’implication de l’APPEP pour garantir la possibilité d’un enseignement authentiquement philosophique en HLP.

Une page du site accueillera les comptes rendus d’expérience que les collègues qui enseignent HLP adresseront au bureau, ainsi que d’éventuelles ressources.

4- La réforme de la formation

Patricia Verdeau expose les contours du projet de réforme de la formation. Le nouveau référentiel de formation engage des inflexions en termes de formation continuée (formation avant et après les années de Master) et d’articulation plus serrée entre savoirs et didactiques. Les nouvelles maquettes de Master sont en cours d’élaboration dans les INSPE, mais leur réalisation ne pourra être effective qu’en s’appuyant sur la réforme des concours respectifs et sur les nouvelles épreuves qu’ils comporteront. Les équipes souhaitent qu’au sein des Master MEEF Philosophie comme dans le nouveau concours du CAPES, la philosophie garde une exigence et une place fondamentales. Les autres parcours du second degré, ainsi que les Master MEEF du 1er degré gagneraient à ce que la philosophie – plus encore qu’elle ne l’est actuellement – soit une discipline contributive fondamentale et suffisamment présente pour penser, par exemple, les éducations, les valeurs, les normes, des éléments d’épistémologie…Selon Henri Dilberman, un programme national de formation n’assurerait un rôle plus défini aux philosophes que si la philosophie y figure ; or les œuvres de philosophes, comme Hannah Arendt, Myriam Revault dAllonnes, autrefois Olivier Reboul, ont disparu cette année de la bibliographie du concours des CPE, qui jusque là intégrait une forte composante de philosophie de l’éducation : ce n’est pas de bon augure. Les philosophes risquent au mieux d’être réduits à la seule dimension du respect d’autrui, puisque le ministre assimile les compétences fondamentales à lire, écrire, compter, respecter autrui. Il y a, poursuit Henri Dilberman, deux dimensions qui nous concernent dans cette réforme : la formation des enseignants de philosophie et la place des philosophes dans la formation.

Des inquiétudes s’expriment : quelle sera la place de la philosophie au sein des futurs INSPE ? La logique de professionnalisation des concours ne risque-t-elle pas, comme le suggère Jean-Pierre Carlet, de placer la didactique au cœur même du concours ? Cependant n’y a-t-il pas, s’interroge Alain Champseix, une carte à jouer dans un contexte hostile au pédagogisme auparavant dominant ? Ce sont toutefois les neurosciences, rappelle Henri Dilberman, qui sont aujourd’hui au cœur du discours officiel.

Nicolas Franck propose d’écrire au ministre pour défendre le rôle essentiel de la philosophie dans la formation.

 

5- Le fonctionnement des Régionales

Alain Champseix fait le point sur les Régionales, constatant la disparition de certaines (Rouen, Lille, Orléans-Tours, Nancy-Metz,Strasbourg), la non-existence de fait d’autres (Aix-Marseille, Besançon, Corse, Reims, Rennes) ou la renaissance d’une autre (à Nantes). Valérie Bonnet se fait l’écho d’une demande de fusion des Régionales de Poitiers et Bordeaux, laquelle est jugée peu pertinenteà cause de l’étendue des deux académies, mais aussi parce que, statutairement, une régionale correspond à une académie. En revanche, une scission entre Paris, Créteil et Versailles semble plus adaptée à la taille et aux réalités locales de ces académies. Une discussion s’engage sur l’autonomie des Régionales : l’APPEP, comme le rappelle Simon Perrier, ne saurait être une fédération de Régionales, en revanche il importe, comme le note Jean-Pierre Carlet, que celles-ci conservent une marge d’initiative et soient perçues comme un échelon possible d’action et de réflexion. Doivent-elles avoir un responsable ou un président ? Selon les statuts, le Bureau régional élit à sa tête un « responsable ». Mais certains jugent le titre de « Président » préférable, ne serait-ce que dans la communication institutionnelle des Régionales. Seule l’Assemblée générale est compétente pour changer les statuts de l’Association.

 

6- Le hors-série

Jean-Pierre Carlet présente la nouvelle version du hors-série Entrer dans le métier ; il remercie les contributeurs et pointe les manques (en particulier la question du lien entre philosophie et sciences).

 

7- Le site

Faute de temps, les décisions à prendre pour achever la mise en ligne du nouveau site sont remises à plus tard.

La réunion s’achève, alors qu’une bonne bouteille commence à circuler et s’apprête à être consommée avec le même sens de la modération que celui qui a présidé à nos échanges. L’heure est venue de remercier et d’honorer, pour leur investissement et leur dévouement, Simon Perrier, ancien président, et Pierre Windecker, membre du bureau national, qui ne sollicitent pas un nouveau mandat.