L’Appep salue la décision prise par Gabriel Attal de reporter les épreuves de spécialité au mois de juin. Cette mesure de bon sens était très attendue par la Conférence des associations de professeurs spécialistes, et, singulièrement, par les professeurs de philosophie. Relayant leurs nombreux témoignages, l’Appep n’a cessé d’alerter le ministère sur l’isolement de l’épreuve de philosophie, et la disparition, de fait, du troisième trimestre. Ce calendrier absurde fragilisait un peu plus l’enseignement de la philosophie qui joue pourtant un rôle essentiel dans la formation démocratique et républicaine des futurs citoyens. De manière générale, il nuisait à l’objectif affiché par le ministère de mieux préparer les élèves à leurs études supérieures. Une telle préparation exige en effet que l’année de Terminale soit complète.
Si cette décision est le signe, bienvenu, d’une rupture avec l’autoritarisme qui sévissait jusqu’à présent au ministère, l’Appep ne saurait toutefois s’en satisfaire.
Les professeurs de philosophie, pour bon nombre d’entre eux, corrigent aussi l’épreuve de la spécialité « Humanités, littérature et philosophie » et siègent dans les jurys du grand oral. Pour que la charge de correction qui leur incombe reste supportable, l’Appep demande au minimum que l’épreuve de philosophie ait lieu une semaine avant les épreuves de spécialité.
Pour assurer à la philosophie la place significative qui lui revient, l’Appep demande une révision des coefficients par l’affectation à la philosophie du coefficient 12 en série générale et 6 en série technologique.
Pour permettre aux élèves de préparer sereinement l’épreuve du grand oral, l’Appep demande que celle-ci soit déplacée en fin de Première. Ainsi, les deux années du cycle terminal s’en trouveraient mieux équilibrées et l’épreuve de grand oral pourrait s’adosser aux contenus disciplinaires des trois spécialités. Une telle mesure serait d’autant plus justifiée que les professeurs de spécialité prépareront désormais les élèves des classes terminales aux épreuves de spécialité jusqu’en juin.
Consciente que ces mesures ne sauraient, à elles seules, remédier à tous les méfaits des réformes du baccalauréat et du lycée, l’Appep estime nécessaire l’organisation cet automne d’une concertation au cours de laquelle seront enfin entendues et prises en compte les préoccupations des enseignants et des associations de professeurs spécialistes.