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Compte rendu de la réunion du 20 juin 2022 sur HLP

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Pour introduire les échanges, Marie Perret, présidente de l’Appep, expose les raisons qui ont motivé cette réunion consacrée à la spécialité « Humanités, littérature et philosophie », organisée en visioconférence, et à laquelle participent 85 professeurs de philosophie. Cette spécialité est enseignée depuis trois ans. L’épreuve a eu lieu, pour la première fois, en mai dernier. Les professeurs de philosophie ont, désormais, suffisamment de recul pour tirer un bilan de ce nouvel enseignement. Plusieurs questions méritent d’être abordées : que pensons-nous des sujets tombés au baccalauréat ? L’épreuve est-elle satisfaisante ? Quelles difficultés les exercices posent-ils aux candidats et aux correcteurs ? Quelles difficultés leur préparation pose-t-elle aux élèves et aux professeurs ? Quels constats faisons-nous à propos de l’enseignement de cette spécialité, en première et en terminale ? Sommes-nous satisfaits des programmes ? Comment appréhendons-nous la nature de cet enseignement ? Cette spécialité permet-elle l’enseignement approfondi de la philosophie qu’offrait la terminale littéraire ?

Marie Perret, en outre, soumet à la discussion deux propositions adoptées par l’Assemblée Générale de l’Appep en mai dernier : 1/transformer HLP en une spécialité « Littérature et Philosophie », reposant sur deux programmes séparés, avec, pour la philosophie, un programme de notions ; 2/ simplifier l’épreuve, en proposant aux candidats l’explication d’un texte ou bien littéraire, ou bien philosophique, le type de texte étant soit tiré au sort en amont, soit laissé au libre choix des candidats.

 

Les épreuves

Il apparaît au fil des témoignages que les sujets de la première session ont été déconcertants, déstabilisants pour les élèves, inadaptés à bien des égards.

Le texte de Ricœur, par exemple, est jugé obscur pour des élèves de terminale. Les extraits proposés à l’examen sont d’ailleurs bien plus longs que ceux qui tombent en tronc commun alors qu’il n’y a, en théorie, que deux heures à consacrer à leur étude. Des textes très difficiles et de plus d’une vingtaine de lignes – respectivement de Freud et de Simone Weil – avaient déjà été donnés en 2021.  

La question «  Qu’est-ce qu’être en guerre ? » a désagréablement surpris. Un collègue a constaté que beaucoup de candidats l’avaient traitée dans une perspective historique ou géopolitique, plutôt que philosophique. D’autres collègues s’étonnent que la forme « Qu’est-ce que ? » apparaisse dans une épreuve d’HLP. Une telle question invite en effet à une analyse conceptuelle qu’il est difficile d’exiger d’élèves de terminale. De fait, cette question n’est jamais posée dans le cadre de l’épreuve de tronc commun. En outre, le lien entre la question et le programme n’est pas évident. Le couple « histoire et violence » est bien au programme, non la guerre, notion simplement évoquée comme une piste possible dans la présentation du programme. Or cette présentation du programme, s’interroge un collègue, offre-t-elle un cadrage suffisamment cohérent et défini pour déterminer les sujets susceptibles de tomber au baccalauréat ?

Les deux heures affectées aux deux exercices sont insuffisantes. Les candidats n’ont pas assez de temps pour approfondir leur réflexion, ce qui est particulièrement problématique pour une épreuve de spécialité. Dans leur grande majorité, ils ont eu bien du mal à organiser leur temps et ont jugé l’épreuve « stressante », parfois même « frustrante ». Des candidats n’ont pu rédiger autre chose qu’un simple plan ; certains, courant après le temps, n’ont pu ouvrir que quelques pistes de réflexion ou évoquer quelques références. Les élèves avec lesquels les professeurs ont pu parler après le passage de l’épreuve ont souvent souligné le fossé déconcertant entre le plaisir de suivre la spécialité et la déception face à des sujets mal ficelés et traités dans la précipitation. Un collègue fait remarquer que, paradoxalement, une épreuve de deux heures serait plus adaptée aux candidats de la voie technologique, nombreux à quitter la salle avant la fin de l’épreuve de philosophie, qu’à des candidats passant une épreuve de spécialité.  

Les exercices d’interprétation et d’essai, en eux-mêmes, posent difficulté aux candidats ainsi qu’aux correcteurs, lesquels, le plus souvent, sont aussi ceux qui sont censés les préparer aux épreuves. Ces exercices sont, en effet, bien mal définis, leurs attendus restant très vagues et volontairement informels. Dès lors, comment y préparer les élèves qui attendent un minimum d’indications sur les méthodes et les exigences, surtout quand ils sont peu sûrs d’eux ou d’un niveau fragile ? La présentation de ces exercices ne correspond pas à ce que l’on est en droit d’attendre d’un texte officiel : en est donné une définition simplement négative, dont on remarque au passage qu’elle présente étrangement la dissertation et l’explication de texte comme des contre-modèles (le texte parle de «modèle arbitraire»1). On ne s’étonnera pas que des collègues disent ne pas comprendre la nature des exercices, ni ce qu’ils sont en droit d’exiger des candidats. Si l’interprétation n’est pas une explication de texte, si l’essai n’est pas une dissertation, ni même une discussion, que sont-ils ? Pour l’essai, faut-il attendre du candidat qu’il construise un développement structuré, qu’il envisage plusieurs hypothèses, qu’il les articule logiquement ? Doit-on souscrire aux propos de cet IA-IPR, rapportés par un collègue, selon lesquels l’essai s’apparente à un article de journal et serait l’occasion d’exposer librement une pensée personnelle ? Des collègues expriment leur crainte d’une relégation, voire d’une disparition des méthodes et des exercices enseignés en philosophie de tronc commun. C’est la nature même de la réflexion philosophique qui semble ici oubliée par l’institution.

De fait, le principe de la séparation des deux disciplines a été mis en cause lors des corrections. Dans une commission, des collègues ont été invités à lire la partie littéraire pour voir s’il n’y avait pas, par hasard, des arguments philosophiques susceptibles de rehausser la note de la partie qu’ils corrigeaient. Les correcteurs de lettres ont été encouragés, de leur côté, à lire l’exercice de philosophie pour y découvrir quelques éléments littéraires susceptibles d’augmenter leur note.

Des collègues notent qu’il n’est pas si facile, pour les élèves, de passer des exercices de tronc commun à ceux d’HLP, pas plus qu’il n’est facile de passer, en quatre heures, d’un exercice à l’autre. L’épreuve favorise la répétition, la dispersion, voire la confusion.

L’articulation entre texte littéraire et sujet philosophique, par ailleurs, pose un problème de conception des sujets. Comment tirer d’un poème un bon sujet d’essai philosophique qui pourra s’en nourrir ? Certains professeurs de lettres, dont une participante rapporte les propos, déplorent que cette épreuve hybride conduise à écarter un très grand nombre de beaux textes poétiques, au détriment de poèmes dont la qualité est plus discutable. Bref, cette épreuve pèche par l’artificialité et la confusion qui y président. Les élèves les plus fragiles pâtissent les premiers de cette malfaçon.

Enfin, la différence patente de difficulté, constatée en métropole, entre les sujets de la première journée (mercredi) et ceux, plus accessibles, de la deuxième (jeudi) a irrité, voire révolté bien des élèves et des collègues. Le fait que les candidats composent sur deux journées différentes aggrave ainsi la situation d’une épreuve au format et à la définition si déficients.  

Pour toutes ces raisons, la proposition faite par l’Appep et approuvée par deux associations de lettres de simplifier l’épreuve semble pertinente. Cette solution, qui n’est pas sans poser quelques difficultés – sélection, pendant l’année, d’une discipline en cas de choix laissé aux candidats, répartition inégale des copies dans tous les cas – semble nettement préférable à l’épreuve actuelle.

 

L’enseignement de la philosophie dans le cadre d’HLP

L’enseignement de cette spécialité apporte à plusieurs collègues d’incontestables satisfactions. Les spécialités étant en partie choisies par goût, on trouve en HLP des élèves passionnés et de très bon niveau.

Mais ne nous illusionnons pas : on y trouve aussi des élèves plus faibles, qui choisissent la spécialité par défaut et la conservent seulement dans l’espoir d’obtenir à l’épreuve une note supérieure à leur moyenne de première.

Des collègues soulignent le contraste entre l’enseignement d’HLP en première et en terminale. L’année de première est moins anxiogène pour les élèves et le professeur de philosophie bénéficie d’une plus grande liberté, dans la mesure où il n’a pas à préparer ses élèves à une épreuve finale comme c’est son habitude en terminale. Quelques collègues jugent opportune l’introduction de la philosophie en première. Si le programme d’HLP de première est lourd, parfois répétitif et difficile à traiter philosophiquement, des marges de manœuvre pédagogiques sont laissées.

Cependant, même dans ces conditions, l’enseignement d’HLP soulève un problème de logique et un problème pédagogique. Comment pourrait-il être un enseignement de « spécialité » alors que les élèves n’ont jamais suivi d’enseignement de philosophie auparavant ? Comment initier les élèves à la philosophie comme exercice du jugement critique à partir d’un programme s’apparentant à une histoire des idées ? Une collègue dit devoir « tordre » le programme en transformant les thèmes en notions communes (le langage, le monde, l’animal) dont l’analyse est, à ses yeux, plus profitable à des élèves qui s’initient à la philosophie. On note aussi une grande disparité des situations, lesquelles ont, indéniablement, une incidence sur la façon dont nos collègues apprécient leur enseignement. Dans certains lycées, les groupes de première HLP sont pléthoriques ; dans d’autres, ils sont plus réduits.

En terminale, la perspective de l’examen rend, en revanche, l’enseignement d’HLP beaucoup plus problématique, ce qui serait encore pire si l’épreuve avait lieu en mars. L’absurdité de ce calendrier est, du reste, dénoncée par la très grande majorité des collègues chargés d’une spécialité, quelle que soit leur discipline.

Les conditions concrètes d’enseignement avec les élèves de spécialité varient en fonction des situations multiples qui peuvent apparaître avec l’organisation (ou la désorganisation ?) actuelle des classes. On peut être le professeur de tronc commun de tout le groupe d’HLP. On peut n’en avoir qu’une partie ou aucun en tronc commun. La classe à laquelle on s’adresse peut venir de différentes terminales ou d’une seule2. Sur ce point, il n’y a pas de règle uniforme et chaque situation se gère différemment. Même dans la configuration idéale où le professeur de philosophie a aussi tous ses élèves d’HLP en tronc commun, il paraît très difficile de déployer son cours dans son intégralité et toute sa cohérence, en ménageant des moments philosophiques essentiels.

L’articulation entre l’enseignement de tronc commun et celui d’HLP relève, par conséquent, de l’acrobatie. Le professeur de philosophie doit composer, en tronc commun, avec les « renonçants » de première. Lorsqu’il n’a pas, en tronc commun, ses élèves d’HLP, il doit se coordonner avec son collègue de philosophie. Lorsqu’il n’a pas été en charge d’HLP en première, il doit tenir compte, en terminale, de ce que son prédécesseur a enseigné aux élèves. Quel que soit le niveau auquel il enseigne, il doit aussi se coordonner avec son collègue de lettres, sans qu’aucun horaire n’ait été prévu pour cette concertation. La collaboration entre les professeurs des deux disciplines n’est pas toujours facile.

Des collègues, enfin, soulèvent le problème des incidences de l’organisation de l’année de terminale sur l’enseignement d’HLP. Après avoir couru et bachoté pour préparer les élèves à l’épreuve, que faire du troisième trimestre ? Il reste à traiter deux entrées qui ne sont pas au programme des épreuves écrites mais éventuellement mobilisables pour l’oral de rattrapage. En même temps, il faut préparer les élèves au « grand oral » en un temps assez court. Pourra-t-on faire tout et en même temps ? Sans compter que, avec le passage des épreuves en mars et Parcoursup qui a déjà eu lieu, le troisième trimestre risque bien d’être un moment de grande démobilisation des élèves. Cette année, après les épreuves de mai, les lycées ont déjà connu un absentéisme record.

 

Réflexion sur le programme et la nature de cette spécialité

Pour beaucoup de collègues, le programme d’HLP est peu cohérent et trop « fourre-tout ». Des notions seraient préférables. On note que le programme est tantôt très déterminé (comme en première où le thème « les pouvoirs de la parole » correspond à trois entrées différentes), tantôt très vague (comme c’est le cas de l’entrée « création, continuités et ruptures » figurant au programme de terminale). On remarque aussi que la présentation du programme est accompagnée d’un cadrage historique et d’indications de traitements possibles qui, sans être obligatoires, semblent avoir une influence sur les sujets du baccalauréat – comme l’a montré la notion de guerre qui n’est pas officiellement au programme mais a été centrale dans deux exercices au moins de cette session. La question revient : quel statut accorder à ces commentaires sur le programme ? On déplore en général les contorsions de cette présentation officielle par ailleurs bavarde : cela tient-il à un compromis entre deux inspections disciplinaires aux attentes et aux logiques différentes ? Toujours est-il que le programme paraît, à tous les égards, anomique.

Plusieurs collègues disent leur crainte d’une dissolution de l’enseignement de la philosophie en un enseignement de culture générale, qui effacerait les champs disciplinaires. De fait, on constate que la distinction des deux disciplines est loin d’être claire dans l’esprit des élèves. Un collègue signale que les cours d’HLP proposés par le CNED ne tiennent pas compte de cette distinction. Ces cours ayant été conçus avant que les inspections de lettres et de philosophie ne réaffirment opportunément cette séparation dans leurs Recommandations 3, on peut y voir le signe d’une tendance de cette spécialité à fondre les deux disciplines en un seul enseignement. 

Des intersections et des passerelles intéressantes existent évidemment entre littérature et philosophie. Mais il reste crucial de bien distinguer les logiques disciplinaires pour sauvegarder les domaines et les spécificités de chaque matière. La philosophie problématise les questions, conceptualise, discute et confronte des hypothèses, se refuse d’en rester à un propos unilatéral, nuance, argumente – souvent en s’appuyant sur des références scientifiques. Des collègues s’inquiètent d’une « hachelpisation » possible de l’enseignement de philosophie. Il est noté que l’appellation d’« humanités », qui chapeaute les deux disciplines, contribue à effacer le caractère bi-disciplinaire de la spécialité, tout en introduisant une confusion regrettable, la notion d’« humanités » ayant récemment fait l’objet d’une extension qui l’a rendue floue.

Même si quelques collègues se montrent plus optimistes, d’autres constatent la multiplication de copies de philosophie ressemblant de plus en plus à des copies de « culture générale ». Les élèves y enchaînent les références, et restent extérieurs à leur propos. En commission d’entente de l’épreuve de philosophie de tronc commun, une copie qui multiplie des références sans les approfondir et s’en tient à une rhétorique creuse a pu être qualifiée ironiquement de « copie HLP ». Bien des collègues présents ont souri et bien compris ce que cela signifiait. Même si l’épreuve de tronc commun peut susciter de très bonnes copies de culture générale, celles-ci sont l’exception. En tout état de cause, il ne faudrait pas oublier qu’un bon programme s’adresse à l’ensemble des élèves, n’attend d’eux aucune érudition préalable, et propose des exercices auxquels l’institution scolaire est capable de les préparer.  

Une collègue rappelle que l’esprit de ce programme a été dès le départ de proposer un enseignement d’un tout autre ordre que ce qui se fait habituellement en philosophie. L’idée même d’élaborer des problématisations philosophiques serait hors du cadre posé, et on ferait fausse route en cherchant des rapprochements avec la pratique ordinaire de la philosophie. Il s’agirait plutôt de confronter les élèves à de grands textes fondateurs. Mais comme le note un autre collègue, cela permet de mettre le doigt sur la déficience de ce programme. Car on n’aborde pas des textes de manière générale, mais toujours selon un certain angle, avec un certain type d’objectif ou d’interrogation. On peut en compter les mots, en faire le commentaire syntaxique, stylistique… ou encore philosophique. Ce sont des opérations différentes.

La spécialité HLP avance aussi des ambitions qu’elle ne tient pas et qu’elle ne peut pas tenir. Ne faut-il pas s’étonner du fossé qui sépare l’ambition affichée par les concepteurs de la spécialité (mettre l’accent sur la lecture de textes « fondateurs » faisant partie de la culture « humaniste ») et les textes proposés aux candidats ? L’extrait particulièrement vague de Ricœur et celui du très mal connu Pierre Albert-Birot ont frappé par leur manque de consistance. « Tout ça pour ça », comme on dit. À vrai dire, cette ambition de faire connaître les grandes œuvres de la culture humaine est bien mieux assumée par les épreuves de tronc commun des lettres et de philosophie – sans oublier que les sciences peuvent aussi prétendre à cette ambition. Ne serait-il pas, alors, plus judicieux de proposer une spécialité de philosophie ? Si cette solution présente l’avantage de remédier aux difficultés posées par cette spécialité hybride, elle serait très peu choisie par les élèves et promise à une disparition plus rapide encore que celle d’HLP.

 

En définitive, on voit combien la perte de la terminale littéraire n’a guère été compensée par ce nouvel enseignement dont le bilan est si contrasté. Des élèves fragiles pouvaient, en terminale littéraire, progresser et obtenir une note honorable à l’épreuve du baccalauréat, grâce aux huit heures de philosophie, au cadre structurant qu’offrait la classe et à des exercices bien définis auxquels ils avaient le temps de s’exercer pendant toute une année scolaire. Avec les trois heures hebdomadaires de philosophie en HLP et un dispositif qui ne permet plus un tel encadrement, cela semble bien plus difficile.

Certains parlent de « fiasco », d’autres éprouvent des satisfactions ; mais tous soulignent le manque de clarté et les ambiguïtés de ce qui apparaît bien comme une nouvelle matière (encore qu’indéfinie), et aussi – pour pointer l’urgence – la nécessité impérieuse de changer sans attendre l’épreuve proposée aux élèves en examen final ainsi que les exercices à travailler dans cet objectif.

 

  1. Voir les attendus de l’épreuve publiés sur Eduscol (« les épreuves de première et de terminale ») : « pour ce qui concerne la désignation des épreuves de première et de terminale, les termes employés, «question d’interprétation» et «question de réflexion» ou «essai», ont vocation à indiquer un cadre intellectuel pour le travail de réflexion et d’écriture requis des candidats. Ils ne déterminent donc nullement un format d’exposition formellement arrêté et figé qui ramènerait l’enseignement et l’évaluation à un contrôle de conformité à un modèle arbitraire. » 
  2. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la participation aux conseils de classe et le suivi des élèves.
  3. Voir l’analyse de ces Recommandations par l’Appep