La Régionale de Lyon s’est réunie en Assemblée générale le mardi 13 juin au Lycée du Parc. Etaient présents :
Sebastien Blanc, Roselyne Degremont, Julien Fonollosa, Laure Jabrane, Jean-Louis Lanher, Mahjouba Mounaim.
Au vu de leur nombre, les personnes présentes renoncent à discuter les modalités de l’élection d’un nouveau Bureau.
Julien Fonollosa procède à un état des lieux des activités de la Régionale. L’activité de la Régionale repose sur les épaules d’un très petit nombre de personnes et avec le temps qui apporte des changements dans la vie personnelle des membres du Bureau, l’augmentation de la charge de travail, la numérisation des copies du bac qui limite les temps de rencontre de l’ensemble des enseignant.e.s de l’académie, des problèmes de continuité se posent. La Régionale a toujours été présente auprès des enseignant. e. s et plus particulièrement auprès de ceux et celles qui se sont mobilisé. e. s à l’occasion des épreuves du baccalauréat et elle a demandé des audiences (notamment en mai-juin 2021 et juillet 2023) pour relayer les difficultés et demandes des collègues. La réduction des activités de la Régionale en 2022 fait suite à une très forte mobilisation en 2021.
Jean-Louis Lanher estime que les convictions partagées sur le sens de l’enseignement de la philosophie n’impliquent pas d’action commune pour la reconnaissance de notre métier. La protestation peut encore exister, elle s’est manifestée notamment à l’occasion du bac 2022, mais elle n’est pas associée à la formulation d’un projet alternatif. La protestation reste résistance, et la résistance peut certes rendre possible des acquis, mais qui restent de l’ordre du compromis sans parvenir à inverser la logique de fonctionnement du système. Il estime que l’absence aux AG (celle de 2022 surtout) peut s’expliquer par un scepticisme profond à l’égard d’une association qui fonde son intégration au jeu institutionnel national sur un préalable qu’elle estime nécessaire : la formulation commune des finalités de l’enseignement.
Il pense que ce scepticisme à l’égard de l’action de l’Appep doit être combattu sur le plan national et régional. L’association a, pour ne prendre que la dernière période, apporté la preuve de sa capacité à corriger les choix ministériels. La réforme Blanquer imposait initialement un horaire de trois heures hebdomadaires à la philosophie. L’action de l’Appep sur le plan national a contribué à ce qu’il soit de quatre heures. De même, l’horaire dévolu à la philosophie et aux lettres était initialement globalisé en HLP. C’est grâce à l’action de l’Appep qu’il se répartit « à parts égales sur chaque année du cycle ».
Sur le plan régional, il serait intéressant de faire des propositions qui contribuent à l’élaboration de la politique nationale de l’Appep ; par exemple, quand une réforme comme HLP est mise en place, de réfléchir avec les collègues sur sa mise en œuvre. Est-elle possible ? Quels problèmes rencontre-t-elle ? Se situer sur le plan des principes ne suffit pas. Il faut voir ce qu’ils deviennent concrètement. L’action de la Régionale se justifie ainsi dans le cadre d’une démocratie délibérative.
On peut aussi réfléchir à des initiatives pédagogiques à partir de la pratique. Par exemple, le Prix lycéen du livre de philosophie de 2022 peut donner lieu à de telles initiatives : l’ouvrage de J-P Pierron Je est un nous peut être intéressant pour travailler sur la dissertation.
Une Régionale doit donc mettre à disposition des textes méthodologiques de fond ainsi qu’une réflexion sur la mise en œuvre des réformes de façon à définir concrètement des avancées qui peuvent être novatrices, mais aussi des régressions qu’il faut corriger. Une Régionale doit faire avancer les débats nationaux à partir d’initiatives locales d’expérimentation.
Sébastien Blanc estime que l’association a toujours joué un rôle essentiel d’information et de fédération des nouveaux collègues. Dans la mesure où il enseigne désormais uniquement en classe préparatoire, il s’estime trop loin du terrain pour s’y impliquer avec sérieux et connaissance. Mais il rappelle que l’association lui a donné pendant toutes ses années de transition la possibilité de garder un pied dans la réalité du secondaire, condition nécessaire pour enseigner dans le post-bac parce que nous n’avons jamais affaire qu’à des terminales plus trois mois. Julien a bien su nous informer de ce terrain justement et des conditions si diverses dans lesquelles nos jeunes collègues débutaient leur métier.
Jean-Louis Lahner ajoute qu’outre son rôle d’information et de coordination, l’Appep pourrait aussi contribuer à une formation des professeurs, avec le couplage des notions et l’enseignement de spécialité (HLP, ou ce qui peut le remplacer). Il renvoie aux articles de Jean-Claude Pariente (Les savoirs dans l’enseignement philosophique). Il évoque aussi la « Discussion après la communication de Frédéric Worms » portant sur la relation entre l’enseignement de la philosophie et ses différents publics.
Laure Jabrane affirme que la situation de l’enseignement de la philosophie et même l’activité philosophique sont trop menacés pour que sur Lyon nous déclarions forfait. Elle rappelle les pressions que subissent les enseignants de philosophie dans l’exercice de leur fonction. Sophie Djigo à Calais en est l’emblème, mais de multiples exemples montrent qu’elles s’exercent un peu partout plus ou moins intensément.
Jusqu’à présent, l’institution scolaire avec la laïcité, la liberté pédagogique jointe au devoir de neutralité a assuré le libre exercice du jugement et une pensée critique et réfléchie et c’est la raison pour laquelle, par-delà sa tâche de fédérer et informer, l’Appep est aussi la mieux placée avec l’association de la rhodanienne et l’université populaire pour faire vivre l’activité philosophique sur le plan régional et soutenir ceux et celles qui s’y exercent dans ou hors de l’institution scolaire.
Elle n’enseigne plus depuis un an et pour cette raison ne peut plus s’impliquer auprès des collègues, mais propose que Julien et Mahjouba qui sont en fonction dans le secondaire et identifiés auprès des collègues et de l’Inspection assurent l’intérim jusqu’à ce que quelqu’un prenne la relève. Elle propose d’organiser un cycle de conférences sur la démocratie pour soutenir l’activité philosophique des enseignant. e. s., de leurs élèves ou étudiant. e. s et d’ouvrir ce cycle à tout public en s’adressant à la maison de l’écologie pour démarrer puis l’année suivante à l’université populaire de Lyon.
Roselyne Degremont explique qu’une autre association de philosophie du département a aussi connu une baisse de fréquentation et d’adhésion, mais qu’au moment même où elle désespérait de la suite, l’activité est repartie. Elle attire l’attention sur le fait que les activités que nous déciderons de lancer pour la prochaine année scolaire ne porteront pas leurs fruits immédiatement.
Mahjouba Mounaim explique que pour nombre de collègues et notamment des collègues d’autres disciplines, l’existence de l’Appep est vue comme une chance concrète, voire une force : d’abord de représentation, de propositions, mais aussi de résistance, au moment où l’éducation nationale traverse un cycle de modifications majeures, et que nos conditions de travail s’en trouvent altérées.
Relevé des décisions :
- Julien Fonollosa et Mahjouba Mounaim iront présenter l’Appep aux jeunes collègues stagiaires de philosophie courant septembre 2023.
- Une soirée sera organisée pour donner l’occasion aux étudiants de master de présenter leur mémoire.
- Sébastien blanc prendra en charge l’organisation des 24 heures de la philosophie.
- Laure Jabrane prendra en charge l’organisation de conférences sur la démocratie. Trois conférences seront données à la maison de l’écologie de 19 à 21 heures. La première aura lieu le jeudi 9 novembre 2023, la seconde le jeudi 18 janvier 2024 et la dernière le 2 mai 2024.