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Audience auprès du SIEC

Publié le

Participants: Frédéric MULLER, Directeur SIEC, Laurence TOUBIANA, secrétaire générale (en visio), Alan BONETTO-BOISARD, Chef de la division de l’enseignement général et technologique, et son adjoint, Franck PACINI.

Emmanuelle CARLIN, présidente de la Régionale francilienne de l’APPEP, Solenne DE KERSABIEC, trésorière.

Après des remerciements adressés à nos interlocuteurs pour avoir accepté de nous recevoir rapidement, nous rappelons le bilan de notre enquête sur la session 2022 du baccalauréat.

À la pénibilité de la correction numérisée, il est objecté que le travail sur écran est aujourd’hui le lot commun. Mais nos collègues trouvent en particulier l’outil Santorin peu adapté à la correction spécifique de copies de philosophie qui demande d’avoir une vision globale de la copie et de pouvoir trier les copies. De plus, ils demandent majoritairement de pouvoir les télécharger, pour éviter d’être soumis à la surveillance possible de l’application. Nos interlocuteurs en récusent l’intention, bien qu’ils nous accordent qu’ils peuvent évidemment suivre le taux de copies corrigées au fur et à mesure. L’intérêt en est pour eux de s’assurer que les copies seront bien corrigées dans les délais impartis, ce qui leur échappe lorsque nous sommes hors ligne : ils ne peuvent distinguer un correcteur qui corrige d’un correcteur qui ne corrige pas. Ainsi corriger les copies en version papier et ne rentrer ses notes qu’à la fin est de fait devenu impossible, même si c’est autorisé : le lot de copies peut alors être redistribué à un autre correcteur, ce qui est arrivé à l’une de nos collègues.

Concernant les copies mal scannées, deux solutions sont proposées : pour les copies en désordre, il est désormais possible en cliquant en haut à droite de l’écran de les remettre en ordre, plus facilement que l’an dernier. Pour les copies dont il manquerait des pages, elles seront directement envoyées au centre de numérisation, et non par l’intermédiaire du SIEC, ce qui représentera un gain de temps. Pour information, il y a 525 centres et cela a concerné l’an dernier 10 000 demandes.

Il n’est pas prévu par l’application Santorin que les services du SIEC puissent communiquer directement avec les correcteurs, comme il est possible à l’inspection. C’est aux correcteurs de les saisir des problèmes techniques qu’ils rencontrent.

L’inspection générale a prévu d’associer un plus grand nombre de professeurs aux réunions d’harmonisation pour l’épreuve de HLP, et d’éviter de modifier les notes à l’insu des correcteurs. Il nous est précisé qu’il y a toujours eu des harmonisations, l’année dernière, elle a été effectuée par le corps d’inspection seul. Cette année, les correcteurs seront associés, l’harmonisation sera classique (individuelle), il n’y aura plus d’harmonisation de masse. Mais nous n’avons pas pu obtenir l’assurance que tous les correcteurs participeraient à ces réunions, ce qui ne laisse pas de nous interroger. Nous sommes renvoyés ici vers l’Inspection, qui a la charge de la forme prise par les réunions d’entente de d’harmonisation, également sur leur caractère « présentiel » ou « distanciel », et l’accessibilité de leur localisation. Les réunions d’entente pour cette session 2023 sont reportées au vendredi 24 mars, en raison du mouvement social de jeudi 23.

Les « jurys académiques » réunis lors des sessions 2020 et 2021 dans le contexte particulier de la crise sanitaire n’ont plus lieu d’être et ne seront donc plus réunis.

Nous nous assurons de la bi-disciplinarité de la correction de l’épreuve écrite, ainsi que d’une rémunération entière pour chaque professeur. Il nous est confirmé que seuls les professeurs enseignant la spécialité sont convoqués pour la corriger. Les erreurs sont imputables aux affectations remontées par les chefs d’établissement au moment des répartitions de service, qui ne sont pas toujours correctement codées administrativement. Nous insistons pour que les professeurs de philosophie soient aussi convoqués au grand oral, tout en demandant qu’ils obtiennent une décharge de la correction des copies de l’épreuve de philosophie. Il nous est sur ce point répondu que cette décharge est impossible eu égard au nombre de copies à corriger (115 000 candidats de terminales au baccalauréat). Techniquement, les copies sont brassées au niveau inter-académique, et les filtres de brassage sont inopérants sur les gros volumes de copies. Nous n’avons pu d’autre part obtenir le nombre exact de professeurs de philosophie effectivement convoqués au Grand Oral de la session 2022, qui dépend de la spécialité « pivot ».

Nous tenons à manifester notre inquiétude sur la date de publication des résultats des EDS le 12 avril, qui nous est confirmée : le principe est le même que pour les notes de l’EAF, donc les notes de spécialité sont effectivement susceptibles d’être modifiées par les jurys de juin, après publication. Notre demande de report de toutes les épreuves au mois de juin est entendue, mais le SIEC n’a aucun pouvoir de décision en la matière. Nous déplorons qu’au-delà du mois de juin, ce soit maintenant tout le troisième trimestre qui est à reconquérir.

Nous terminons donc sur le point plus technique du paiement des correcteurs. Les dossiers ont effectivement tous dû être reconstitués cette année, du fait du déménagement de l’assignation comptable à Bobigny, qui requérait une pièce supplémentaire. La CNIL exige par ailleurs que tous les dossiers soient apurés au bout de 18 mois. Donc si un professeur n’a pas pu corriger le bac à la dernière session, il doit remonter tout son dossier pour la session à venir. Il faut d’autre part prendre en compte une distinction importante entre la correction du seul écrit, ou la participation à l’examen oral. La correction écrite est en effet immédiatement, car automatiquement, validée sur Santorin. En revanche, les épreuves orales requièrent la validation du chef de centre, en juin, mais qui a souvent lieu en septembre. En moyenne, le traitement requiert deux mois de délais. Si le processus se passe bien, le correcteur est payé au plus tôt au mois de novembre. Alan BONETTO-BOISARD souligne que les correcteurs ne s’aperçoivent pas forcément à distance qu’ils ont été payés, car il est parfois difficile en effet de distinguer le paiement du bac de celui des heures supplémentaires, d’autant plus lorsque le paiement a lieu longtemps après. Il nous donne l’exemple d’un collègue payé au mois d’août suivant. Les copies corrigées en mai ou mars ne seront prises en compte qu’avec celles du mois de juin.

Notre audience s’achève au bout d’une heure, à la requête expresse de nos interlocuteurs, que nous remercions encore pour leur disponibilité.