IV.3 – L’instruction, un droit absolu pour l’enfant

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La Commune de Paris (1871) considère l’instruction comme un droit inaliénable de l’enfant et un besoin majeur pour le citoyen d’une démocratie moderne. La Commune soutient l’idée d’une neutralité du lieu scolaire, comme condition d’une instruction émancipatrice, source de fraternité.

 

La somme des connaissances humaines est un fonds commun dans lequel chaque génération a le droit de puiser, sous la seule réserve d’accroître le capital scientifique accumulé par les âges précédents au bénéfice des générations à venir. L’instruction est donc le droit absolu pour l’enfant, et sa répartition un devoir impérieux pour la famille ou, à défaut, pour la société. Seule l’instruction rend l’enfant, devenu homme, réellement responsable de ses actes envers ses semblables. Comment, en effet, exiger l’observation des lois, si les citoyens n’en peuvent pas même lire le texte ? (…) Mue par ces principes indiscutables, la Commune de Paris organisera l’enseignement public sur les bases les plus larges possibles. Mais elle a dû d’abord veiller à ce que, désormais, la conscience de l’enfant fût respectée, et rejeter de son enseignement tout ce qui pourrait y porter atteinte. L’école est un terrain neutre, sur lequel tous ceux qui aspirent à la science se doivent rencontrer, et se donner la main. C’est surtout dans l’école qu’il est urgent d’apprendre à l’enfant que toute conception philosophique doit subir l’examen de la raison et de la science. La Commune ne prétend froisser aucune foi religieuse, mais elle a pour devoir strict de veiller à ce que l’enfant ne puisse pas à son tour être violenté par des affirmations que son ignorance ne lui permet point de contrôler ni d’accepter librement. (…) Apprendre à l’enfant à aimer et à respecter ses semblables, lui inspirer l’amour de la justice ; tels sont les principes de morale, sur lesquels reposera désormais l’éducation publique communale.

 

Journal Officiel, 12 mai 1871, dans Guy Gauthier et Claude Nicolet, La laïcité en mémoire, 1985, p. 142.

 

IV.4 – Portée et limites de l’enseignement moral laïque

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Ressources proposées par l’APPEP pour l’enseignement moral et civique.