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Motions votées par l’AG le 24 mai 2025

Publié le

Motion sur la présence de la philosophie dans l’enseignement scolaire

 Parce qu’elle permet à chaque élève d’acquérir une culture philosophique favorisant l’exercice d’un jugement instruit et autonome, l’étude de la philosophie au cours du cycle terminal de l’enseignement scolaire est consubstantielle à l’objectif de formation de citoyens libres et égaux. L’importance de la pratique de la réflexivité au lycée doit être réaffirmée par les moyens les plus concrets.

L’Appep maintient son appel à la réévaluation du coefficient de la philosophie au baccalauréat, qui doit être de 10 % en terminale générale en symétrie avec les lettres et d’au moins 6 % en terminale technologique.

Elle maintient également sa demande d’une attribution préférentielle de l’EMC aux professeurs de philosophie en terminale.

Elle exige enfin qu’on fasse davantage appel aux professeurs de philosophie pour l’enseignement de « culture générale et expression » en BTS s’il en font la demande.

L’Appep demande que les professeurs de philosophie soient davantage représentés dans l’enseignement de lettres-philosophie en CPGE scientifique.

 

Motion sur le calendrier du baccalauréat

L’Appep réaffirme son attachement indéfectible à des épreuves terminales, nationales et anonymes au baccalauréat, parmi lesquelles la dissertation et l’explication philosophiques sont des exercices qui contribuent fortement à la formation de l’esprit critique du futur citoyen.

 L’Appep constate par ailleurs la surcharge de copies dont les professeurs font l’objet au moment de l’examen : non seulement le vivier des correcteurs de philosophie est structurellement très étroit, à la différence des autres disciplines, mais encore les professeurs de philosophie sont susceptibles d’avoir à évaluer, outre l’épreuve de leur discipline (écrite puis éventuellement orale), l’épreuve de spécialité « humanités, littérature et philosophie » ; ils peuvent aussi avoir à siéger dans les jurys de délibération pour l’épreuve de grand oral.

 En conséquence :

 L’Appep demande que l’épreuve de philosophie précède de dix jours les épreuves de spécialité.

 L’Appep demande également que la dispense de toute surveillance pour les professeurs de philosophie soit rétablie.

 

Motion sur la voie technologique

 On ne saurait concevoir un enseignement technologique qui ne contienne une authentique introduction à la philosophie. Tout lycéen doit pouvoir, au plus tard en dernière année de sa formation secondaire, être conduit à la conscience claire et responsable que tout savoir, toute technique, toute éthique et toute politique sont des manifestations d’un intellect qui doit répondre de lui-même.

 Alors que le ministère entend rénover la voie technologique, l’Appep, extrêmement soucieuse de la qualité de la formation philosophique qu’y trouvent les lycéens, réclame des conditions qui soient à la hauteur de ces ambitions.

 Elle réitère sa demande constante d’un dédoublement de la deuxième heure dans tous les lycées technologiques sans exception. Alors que l’emploi du temps des élèves ne leur accorde que deux heures de philosophie, ce dédoublement donne à leur apprentissage philosophique le rythme adapté. Il ne peut être laissé au hasard des arbitrages locaux.

 L’Appep appelle ses adhérents à réfléchir au format de l’épreuve de philosophie, compte tenu du peu d’heures dont les élèves de la voie technologique disposent en philosophie, de leurs besoins spécifiques et de la grande difficulté d’organiser des devoirs en quatre heures.

 L’Appep demande également un rééquilibrage des coefficients qui porte à au moins 6 % celui de la philosophie à l’examen du baccalauréat.

 

Motion sur la spécialité « humanités, littérature et philosophie

 La spécialité « humanités, littérature et philosophie » porte les marques de la précipitation, effet du rythme brutal des réformes Blanquer : programme à la fois trop flou dans sa thématique et inutilement précis dans ses recommandations, exercices mal pensés et mal définis, épreuve bien mal adaptée à l’élaboration d’une réflexion philosophique consistante et dont, par ailleurs, bien des collègues de lettres se plaignent aussi.

 L’Appep soutient les efforts fournis par les professeurs de philosophie pour faire de cet enseignement un authentique enseignement de philosophie et appelle tous ses adhérents à s’investir dans la réflexion préparatoire au colloque qu’elle consacrera à la spécialité « humanités, littérature et philosophie » le samedi 15 novembre à l’École normale supérieure, en vue de parvenir à des propositions concrètes sur le programme, les exercices, l’épreuve du baccalauréat et une meilleure collaboration avec les enseignants de lettres.

 Dans l’attente d’une évolution souhaitable et possible de cet enseignement,  l’Appep demande qu’une heure hebdomadaire de concertation entre professeurs de lettres et de philosophie, seuls à être responsables d’une spécialité bi-disciplinaire, soit introduite dans les emplois du temps et comptée dans les services.

 

Motion sur le recrutement des enseignants du second degré

 Extrêmement attachée à la liberté pédagogique des professeurs et au maintien d’un niveau de recrutement élevé qui en est la condition, l’Appep dénonce l’abdication que constitue la réforme en cours du recrutement des professeurs certifiés. Elle s’alarme du peu d’importance donnée au contenu disciplinaire dans la formation des lauréats pour compenser les insuffisances causées par un recrutement extrêmement précoce, avant même l’obtention d’une licence complète, à bac + 2. Elle s’inquiète de l’accessibilité, dans l’avenir, des professeurs certifiés au corps des agrégés. Elle dénonce enfin le déni, par les ministères successifs, de la paupérisation des enseignants, facteur décisif de la baisse d’attractivité du métier.

 L’Appep rappelle son attachement à l’année spécifique de préparation au concours, à la suite de l’année de licence.

 L’Appep demande la suppression de l’épreuve d’ « entretien avec le jury » à l’oral du CAPES et son remplacement par une épreuve disciplinaire.

 Dans le cadre de cette réforme, l’Appep s’oppose à toute suppression d’enseignements prévues par les maquettes des licences universitaires, au prétexte de la préparation au CAPES.

 

Motion sur la préparation de l’épreuve de philosophie au baccalauréat

 Les élèves ont plus que jamais besoin de construire une pensée claire et substantielle en s’entraînant très régulièrement à écrire.

 Or depuis la réforme du Lycée et la banalisation de l’usage des « intelligences artificielles », cet entraînement régulier est devenu extrêmement difficile. Les professeurs de philosophie ne peuvent plus donner de devoirs à faire à la maison ; la disparition du groupe classe et la complexité des emplois du temps rendent très difficile l’organisation régulière de devoirs en quatre heures dans les voies générale et technologique ; les directions des établissements se montrent réticentes à organiser des devoirs communs ; quand bien même elles s’emploieraient à organiser chaque trimestre un devoir dans les conditions de l’épreuve, ce nombre resterait très en deçà des besoins des élèves.

 La solution qui prévaut dans quelques établissements parmi les mieux dotés – l’inscription dans l’emploi du temps des élèves d’un créneau hebdomadaire dévolu aux devoirs sur table – n’est malheureusement pas générale, ce qui entraîne une rupture d’égalité dans la préparation des élèves à l’épreuve de philosophie du baccalauréat.

 On objectera que les exercices proposés au baccalauréat sont décomposables en des opérations élémentaires auxquelles les élèves peuvent s’entraîner régulièrement sur une durée d’une heure. Mais un tel démembrement transforme la pensée en un exercice purement technique, porte atteinte à la cohérence de l’épreuve, et fait disparaître son caractère réflexif.

 Il n’est pas question de renoncer à une épreuve de quatre heures, adossée à un programme de notions, condition d’une authentique réflexion critique.

 En conséquence, pour trouver une solution qui garantisse à tous les élèves, quel que soit leur lycée, un entraînement régulier à l’épreuve de philosophie et pour éviter qu’une solution ne soit imposée aux professeurs de philosophie de l’extérieur, l’Appep appelle ses adhérents, ses Régionales et, au-delà, tous les professeurs de philosophie enseignant en terminale à réfléchir à la question de l’épreuve et de sa préparation et à construire des propositions qui seront soumises à l’Assemblée générale de 2026.