Vincent Renault
Président de l’Appep
4 rue Mourot
64000 Pau
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Pau, le 9 juin 2025
Objet : Réunions d’entente et d’harmonisation en philosophie
Mesdames et Messieurs les Inspecteurs généraux,
Mesdames et Messieurs les Inspecteurs pédagogiques régionaux,
Mesdames et Messieurs les Chefs de division des examens et concours,
L’entente et l’harmonisation sont des étapes cruciales du baccalauréat. Elles garantissent l’équité entre les candidats et soutiennent l’objectivité de l’évaluation. Elles sont particulièrement importantes en philosophie, discipline qui exclut que soient fixés des barèmes généraux ou des attendus sujet par sujet. Les réunions entre correcteurs (et presque tous les professeurs de philosophie le sont) sont également essentielles à une préparation des élèves en une seule année. Il convient du reste de rappeler que les professeurs de philosophie peuvent être, à la différence d’autres disciplines, assez isolés dans leur établissement. Ils sont d’autant plus attachés à ce que les conditions soient rassemblées pour des réunions à la hauteur des tâches.
Nous nous alarmons, avec nos collègues qui sont nombreux à nous saisir, de la multiplication de réunions prévues « en distanciel » uniquement, comme si c’était un paramètre parfaitement indifférent. Or il n’en est rien. Dans beaucoup de situations, certes, le caractère économique de la visioconférence justifie sa substitution à une rencontre réelle. Mais elle renforce l’isolement et devient une contrainte illégitime lorsqu’elle empêche, comme c’est le cas ici, des rencontres essentielles à la pratique sereine et consolidée du métier. Nous ne saurions nous satisfaire de l’argument, opposé par une DEC académique à l’une de nos régionales, qu’un grand nombre de professeurs ont opté l’an passé pour le distanciel alors qu’ils avaient le choix. Outre que l’offre de l’hybride tend à signaler la présence comme superflue, cela ne justifie en rien qu’on prive tous les professeurs de cette option. L’obstacle élevé contre la possibilité de se rencontrer véritablement, avec tous les avantages que les aspects informels de ces rencontres présentent pour la bonne pratique professionnelle, pourrait être interprété comme un signe inquiétant d’autoritarisme.
En second lieu, une clarification est nécessaire au sujet de l’harmonisation. La note de service du 12 janvier 2024 énonce que c’est la commission d’harmonisation, « présidée par l’inspecteur pédagogique régional […] ou, en cas d’impossibilité, par un enseignant désigné par le recteur, sur proposition de l’inspecteur, et [réunissant] l’ensemble des correcteurs », qui compte parmi ses tâches « la révision éventuelle de certaines notes, à la hausse ou à la baisse, après discussion ». Or plusieurs témoignent d’une modification des notes, postérieure à la réunion, dans le cadre d’une discussion impliquant certains correcteurs seulement, mais non ceux dont les notes sont modifiées. Quelle est la fonction précise de ces réunions supplémentaires, quand elles ont lieu ? S’agit-il d’harmonisations ponctuelles entérinant des décisions prises par la commission d’harmonisation proprement dite ? Les opérations vont-elles plus loin ? Tout éclaircissement, accompagné de sa justification réglementaire, est ici bienvenu.
Je vous prie de recevoir, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations,
Vincent Renault, président de l’Appep,
pour le Bureau national de l’Association